A l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement miracle pour les vergetures. Pour autant, des actions préventives et curatives peuvent être mises en œuvre pour atténuer leur impact.

1. Traitements Préventifs

 

Règles hygiéno-diététiques

– Perte de poids chez les sujets obèses.

– Limiter ou éviter la prise de poids.

– Apport nutritionnel suffisant (protéique et vitaminique).

– Eviter les dermocorticoïdes dans les zones à risque de vergetures.

– Eviter la photo exposition durant la phase inflammatoire (risque d’hyperpigmentation).

Traitements topiques

Une étude intégrant la grande majorité des topiques utilisés en prévention chez la femme enceinte, de la survenue des vergetures et de leur sévérité si elles apparaissent tout de même, n’a pas mis en évidence de bénéfice statistiquement prouvé (38).

– Centella asiatica :

Il s’agit d’une plante herbacée utilisée en médecine chinoise, dont les extraits contenant de l’asiaticoside semblent avoir une efficacité dans la prévention de survenue et la sévérité des varices durant la grossesse (39).

Son mode d’action serait une stimulation des fibroblastes et un effet antagoniste aux glucocorticoïdes.

– L’acide hyaluronique :

Il serait faiblement supérieur au placebo, par une stimulation fibroblastique et l’augmentation de production du collagène (40).

– L’huile d’amande douce :

Elle serait efficace si associée au massage, ce qui suggère une efficacité liée au massage préventif lui-même plutôt qu’à l’application de l’huile.

Le traitement préventif par topiques cutanés a besoin d’études contrôlées de plus grande envergure et avec des protocoles d’évaluation bien établis pour réellement mettre en évidence une efficacité objective.

2. Traitements curatifs

 

Il existe deux approches du traitement des vergetures (36) :

– L’augmentation de la production de collagène afin de réduire le caractère atrophique ou éviter sa survenue

– La réduction de l’érythème ou/et l’augmentation de la pigmentation cutanée pour réduire ou éviter la visibilité des vergetures

Une constante se dégage, les vergetures récentes (rouges) répondent mieux au traitement que les vergetures anciennes.

La règle est donc d’intervenir le plus tôt possible pour maximiser les chances de réponses.

Traitements axés sur l’augmentation de la production de collagène

 

Traitements par topiques cutanés

• Centella asiatica.

Mode d’action : stimulation des fibroblastes et un effet antagoniste aux glucocorticoïdes.

Une crème à 1% d’extrait de Centella asiatica sur des vergetures récentes a montré une efficacité significative sur la longueur et la largeur des lésions (41).

Effets secondaires : aucun.

• La trétinoïne ou acide rétinoïque.

Mode d’action : stimulation des fibroblastes qui synthétisent davantage de collagène I.

Dans une crème à 0,1% sur des vergetures récentes a montré une efficacité significative sur la longueur et la largeur des lésions (42).

Aucune efficacité sur des vergetures blanches.

Effets secondaires : érythème, desquamation, démangeaisons voire sensation de brûlures

• Le peeling.

Soit à l’acide glycolique (GCA), soit à l’acide trichloro-acétique (TCA).

Mode d’action : l’inflammation produite entraine une prolifération et une stimulation des fibroblastes et de leur activité collagénique.

L’efficacité serait retrouvée sur les vergetures rouges et blanches (16).

Effets secondaires : érythème et hyperpigmention post-inflammatoire

Traitement par micro dermabrasion

Principe : abrasion mécanique de la peau grâce à du papier recouvert de cristaux d’oxyde d’aluminium.

Mode d’action : réaction inflammatoire qui induit un remodelage dermique par synthèse de collagène I.

Efficace sur les vergetures rouges (43).

Effets secondaires : hyperpigmentation post-inflammatoire

Dr Deprez associe micro dermabrasion et peeling au TCA à 50% suivi d’une occlusion totale par film transparent de 12h à 24h. L’efficacité se fait sur vergetures rouges et blanches. L’utilisation d’une crème dépigmentante permet d’éviter une hyperpigmentation post-inflammatoire (44).

La micro dermabrasion est également plus efficace associé à l’injection de plasma riche en plaquettes (PRP) (6).

Traitement par Radiofréquence (RF)

Principe : la loi d’Ohm qui corrèle la quantité de chaleur produite à la faible conductance du tissu cutané. Le tissu cutané étant résistant au passage électro-magnétique une chaleur va se dégager.

Mode d’action : la chaleur générée entraine la rupture des ponts thermolabiles de la triple hélice de collagène, active une cascade de phénomène inflammatoire qui stimule les fibroblastes et provoque une néocollagénèse.

Utilisable sur tous les phototypes car pas d’hyperpigmentation.

Efficace sur vergetures rouges et blanches (45, 50).

Effets secondaires : parfois érythème, ecchymoses ou échauffement.

La radiofréquence est plus efficace en mode fractionné (50) ou quand elle est associée à l’injection de plasma riche en plaquettes (PRP) (46), au laser à colorant pulsé (LCP) (47), au microneedling (48), ou à l’acide rétinoïque (51).

Traitement par Lasers fractionnés.

Principe : lésion thermique cutané induite sous la forme de multiples micro-puits permettant de garder des zones de peau saine, on parle de micro zone thermique (MTZ).

Mode d’action : les micro dommages thermiques stimulent la néocollagénèse, la synthèse de fibres élastiques et augment l’épaisseur de l’épiderme et du derme.

• Lasers Fractionnés non-ablatifs.

La MTZ respecte la couche cornée qui n’est donc pas touchée. Seules les couches sous-jacentes de l’épiderme et le derme sont atteints par une photo-thermocoagulation.

Laser Erbium glass à 1540nm.

– Efficace sur vergetures rouges et blanches (54, 55).

– Effets secondaires : érythème, oedème, douleur, hyperpigmentation post-inflammatoire.

• Lasers Fractionnés ablatifs.

La MTZ affecte l’épiderme et le derme. L’épiderme et le derme papillaire sont vaporisés par photoablation. Le derme plus profond est photo-thermocoagulé.

Laser CO2 à 10 600nm et Erbium YAG à 2940nm

– Efficace sur vergetures rouges et blanches mais moins que les non-ablatifs et avec plus d’effets secondaires (36, 56).

– Effets secondaires : les mêmes en plus prononcés

Traitement par Microneedling ou thérapie d’induction percutanée du collagène.

Principe : lésion mécanique par de multiples aiguilles qui créées des micro-puits jusqu’au derme papillaire.

Mode d’action : réaction inflammatoire qui induit un remodelage dermique par synthèse de collagène I, III et élastine.

Utilisable sur tous les phototypes car pas d’hyperpigmentation (53).

Efficace sur vergetures rouges et blanches (49).

Effets secondaires légers : érythème, ecchymoses.

Plus efficace si associé aux diodes électroluminescentes (LED) (6), à la RF (48), ou au PRP (52).

Ce traitement est globalement plus efficace que la dermabrasion, et globalement moins efficace que le laser fractionné mais les effets secondaires et le coût en moins.

Traitement par carboxythérapie

Principe : injection dermique profonde et hypodermique de dioxyde de carbone (CO2)

Mode d’action : L’acidification lié au CO2 entraine une libération de l’oxygène de l’oxyhémoglobine par effet Bohr, une amélioration de la microcirculation et une stimulation des fibroblastes.

Amélioration de l’élasticité cutanée et diminution des dimensions des vergetures rouges et blanches (57, 58).

Effets secondaires : douleur, inconfort, ecchymoses.

Traitement par Ultrasons (Microfocused Ultrasound with Visualization : MFU-V)

Principe : augmentation thermique par les ultrasons sur les tissus ciblés provoquant une thermocoagulation

Mode d’action : remodelage dermique et néocollagénèse par la réaction inflammatoire provoquée

Efficacité seule et en association avec un filler (calcium d’hydroxylapatite) (64, 65)

Traitement par Mésothérapie

Principe : injection dermique de produits en faible quantité pour traiter localement la zone injectée.

Mode d’action : le Conjonctyl (indiqué dans le comblement des dépressions cutanées) associé à la vitamine C pour maintenir une MEC organisée et une épaisseur de derme normale, ainsi que la stimulation de synthèse collagénique.

Etude sur 15 cas (66) montrant une diminution de la largeur et de la profondeur des vergetures rouges et blanches.

Traitement par Galvanopuncture

Principe : utilisation d’aiguilles dans lesquelles un courant électrique continu est appliqué induisant une réaction inflammatoire locale.

Mode d’action : dilatation vasculaire, néo angiogénèse et augmentation de la synthèse de collagène.

Intérêt pour les phototypes V et VI car plus sujets à l’hyperpigmention dans beaucoup d’autres traitements (59).

Effets secondaires : érythème

Traitement par Infrarouge

L’efficacité semble uniquement histologique, pas de bénéfice clinique (60).

Traitement par LED

Utilisation d’une association de lumière orange et infra rouge.

Il n’y a pas de publication sérieuse de son efficacité clinique.

Plutôt utilisée en association par exemple avec le microneedling.

Traitement par PRP

Principe : injection intradermique de plaquettes autologues libérant des facteurs de croissance et des cytokines.

Mode d’action : stimulation fibroblastique et néosynthèse collagénique.

Peu de publication sur son efficacité seule, son intérêt semble être en association sur les vergetures rouges, avec la RF (46), le microneedling (52), la micro dermabrasion (6).

Effets secondaires : érythème

Traitements axés sur l’érythème.

 

Lasers vasculaires

Principe : la cible chromophore est l’oxy et la désoxyhémoglobine permettant un effet photothermique sélectif des structures vasculaires.

Mode d’action : agit sur l’inflammation en diminuant l’érythème par destruction des ectasies vasculaires et suppression de la néo angiogénèse pathologique des vergetures rouges.

• Laser à colorant pulsé à 585nm

Pas indiqué dans les vergetures blanches.

Uniquement dans les phototypes de I à IV car risque élevé d’hyperpigmentation post inflammatoire (HPI) dans les phototypes V et VI par compétition d’un autre chromophore qu’est la mélanine.

Efficace sur vergetures rouges (61)

• Laser Nd -YAG à 1064nm

Avec sa plus grande longueur d’onde permet une pénétration cutanée plus importante.

Induit également une réponse collagénique et de réorganisation des fibres élastiques.

Actif sur vergetures rouges et blanches (62).

Risque d’HPI, indication pour les phototypes I à IV.

Lumière intense pulsée (IPL) de 512 à 1200nm.

Intérêt dans les vergetures rouges de par leur composante vasculaire (63).

Même principe et mode d’action que les lasers vasculaires.

Uniquement dans les phototypes de I à IV car risque d’HPI.

Traitements axés sur l’hypopigmentation

 

Principe : stimulation photonique des mélanocytes pour augmenter la mélanogénèse.

Mode d’action : réduction de l’hypopigmentation afin que la couleur des vergetures se rapproche de la peau saine et la rende donc moins visible.

Indication dans les vergetures blanches uniquement.

Les résultats ne sont pas durables et nécessite un traitement d’entretien tous les 6 mois.

Laser Excimer à 308nm.

Ce laser UVB est plus rapide, précis et efficace qu’une lampe UV (67).

UVB/UVA1 thérapie.

Efficace (68) mais reste inférieur au laser Excimer.

Conclusion

A l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement miracle pour les vergetures, cela est bien mis en évidence par la pléthore de traitements disponibles, qui est le constat qu’aucun d’entre eux n’a vraiment une efficacité suffisante pour rendre les alternatives totalement désuètes.

Il se dégage tout de même quelques constats :

– Les traitements offrent de meilleures résultats sur des vergetures récentes (rouges) qu’anciennes (blanches), il est donc préférable d’agir au plus tôt.

– Les différents traitements atténuent plus ou moins efficacement les vergetures mais ne les font jamais disparaître.

– Les lasers notamment les lasers fractionnés non ablatifs semblent obtenir les meilleures résultats, mais leur cout et leur effets secondaires, peuvent les rendre moins intéressants que des traitements simples, peu couteux et peu générateur d’effets secondaires, et qui auraient une efficacité légèrement moindre. Comme le microneedling par exemple (69)

– L’association de plusieurs types de traitement se multiplient comme on peut le voir sur les publications récentes, offrant souvent de meilleurs résultats que les traitements pris indépendamment. Micro dermabrasion et galvanopuncture (70), PRP et laser CO2 (71, 72), microneedling et skin booster (73), laser fractionné ablatifs et silanols + citrate de bore (74)

– Le traitement des vergetures manque d’études contrôlées de qualité et de protocoles d’évaluation précis et reproductibles.

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